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| - Toute sa vie, Sem a donné des réponses graphiques à des situations de communication diverses, qui vont de la presse à la publicité en passant par la création d’albums qui seront sa marque de fabrique. Il accompagne la mutation des supports au tournant du siècle, renouvelant la vie des images, créant et usant de nouvelles pratiques, multipliant les supports d’images comme la publicité sur le lieu de vente. Dans un appétit de création qui ne s’embarrasse pas des frontières arts appliqués - arts plastiques, il contribue à la montée de nouveaux usages, accompagnant les débuts de ce qui deviendra la communication visuelle. De ce point de vue, il appartient entièrement à son époque, qui tente en ce début de siècle de faire une synthèse des arts et de faire communiquer industrie et expression art
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| - Toute sa vie, Sem a donné des réponses graphiques à des situations de communication diverses, qui vont de la presse à la publicité en passant par la création d’albums qui seront sa marque de fabrique. Il accompagne la mutation des supports au tournant du siècle, renouvelant la vie des images, créant et usant de nouvelles pratiques, multipliant les supports d’images comme la publicité sur le lieu de vente. Dans un appétit de création qui ne s’embarrasse pas des frontières arts appliqués - arts plastiques, il contribue à la montée de nouveaux usages, accompagnant les débuts de ce qui deviendra la communication visuelle. De ce point de vue, il appartient entièrement à son époque, qui tente en ce début de siècle de faire une synthèse des arts et de faire communiquer industrie et expression artistique. Sem devient parisien en 1900, il a trente-sept ans et maîtrise parfaitement son style ; sa signature est fixée, Georges Goursat est devenu SEM, en hommage à Amédée de Noé dit Cham dont il admire l’œuvre. S’il s’éloigne de la tradition satirique et du maître Cham, c’est pour un traitement original de la caricature, à mi-chemin entre portrait in situ et portrait charge. Une représentation synthétique très lisible : aplats de couleur cernés de noir, utilisation de fonds colorés avec personnage en premier plan, forment un vocabulaire efficace et esthétique. Aplats de couleur et traits de contour nerveux vont remplacer peu à peu les personnages lilliputiens à tête géante, hérités de la tradition caricaturale. La presse est un passage obligé de tous les dessinateurs. Après Périgueux, sa ville natale, Bordeaux et Marseille, où il a su montrer les figures locales, femmes et hommes de peu, travailleurs des rues, messieurs du barreau, en revue dans les journaux locaux, Sem se confronte à la vie parisienne. Autodidacte, c’est son succès auprès des lecteurs de la presse locale et l’engouement des albums bordelais qui lui donnent légitimité pour poursuivre son chemin. Il profite de l’âge d’or de la caricature, et trouve dans le dessin des silhouettes, l’objet de son travail. Il apportera à la caricature la caution esthétique du genre qu’on a pu définir comme un art sans art. La presse parisienne accueillera ses dessins avec intérêt. Ils trouveront écho chez un public friand d’images, de portraits de personnalités. Au printemps 1900, Sem arrive en pleine exposition universelle. Paris entend faire la démonstration de sa puissance, à la veille de la Première guerre Mondiale. L’exposition coloniale, vitrine d’une France riche d’un large empire et d’une industrie florissante qui sait contribuer à l’essor des arts, occupe tous les Parisiens. Sem va embarquer dans cette effervescence, et contribuer à forger les mythes du début du XXe siècle : foi en la modernité et aux conquêtes du progrès. C’est avec l’album Le Turf qu’il va conquérir Paris.
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