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| - « Comment se couper les ongles des pieds quand on est observé par un caniche d’aspect taciturne ? » Cette question, chaque homme se la pose un jour où, guidé par une effroyable inconscience, il décide de se lancer dans une épopée digne des récits d’Homère, par exemple en s’asseyant sur le porche de sa maison. Sur l’instant, « la vie est belle », se dit-il. « Je suis là, tranquille peinard avec mon coupe-ongle et j’ai même prévu un petit sandwich aux rillettes si un petit creux me harcèle en pleine exécution de ce fastidieux travail manuel. » « La vie est belle », se répète-t-il, oubliant au passage qu’il se l’était déjà dit juste avant (ndlr : au début de ce paragraphe). « Si après ça elle me répète encore que je suis un bricolo du dimanche, je n’y comprendrai plus rien, et me vengerai en lui flambant le brushing avec mon briquet et du rhum putain. Voilà, fait grave chier. » Il faisait référence à sa femme, là. Mais soudain, l’HORREUR survient. Le caniche des voisins, que nous appellerons Kiki dans notre histoire car c’est très crédible comme nom de caniche, vient de se pointer avec sa sale gueule de con. L’homme remarque instantanément qu’il n’est pas d’humeur débilo-badine comme à son habitude. Non. Il a l’air taciturne. C’est l’angoisse !
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