abstract
| - __NOEDITSECTION__
- Leur taille gigantesque faisait qu’ils abritaient en leur sein de petites créatures, appelées Habitants. Les Départements offraient leur protection aux Habitants et en échange, les Habitants acceptaient d’être l’âme des Départements en leur donnant une histoire, un dialecte, une identité, leur prêtant ainsi une spécificité. Cette relation était si fusionnelle que le cœur des Départements battait au rythme de celui de ses Habitants. Il y avait par exemple la froide et hautaine Haute-Savoie, enfant des Allobroges, duchesse des montagnes aux neiges éternelles. Il y avait les sympathiques compères Nord et Pas-de-Calais, à l’inébranlable sens de la fête, inséparables ces deux là, toujours une chope de bière à la main. Il y avait également l’exubérante Bouches-du-Rhône, une agitée communicative à la verve hyperbolique, la séduisante Martinique et l’économe Puy-de-Dôme, l’indécise Normandie et la têtue fratrie Bretonne … et puis il y en avait un tout petit, tout minuscule, chétif et malingre comme le dernier chiot d’une portée, casé dans un bout de coin de France, comme pour ne pas gêner. Les autres départements, si grands, si typiques, si fiers, se moquaient sans arrêt de son insignifiance.« Comment ? », s’exclamait l'immense Gironde en désignant le Territoire-de-Belfort, « cette chose ridicule serait un Département ? ». Puis elle partait de son puissant rire imitée par tous les départements. « Trop, c’est trop! », couina le Territoire-de-Belfort, « je vous prouverai à tous que je suis le meilleur des départements ! » __TOC__
|