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| - Richard Serra (né à San Francisco en 1939) est un artiste d'art contemporain américain. Il est rattaché au minimalisme et est connu pour ses sculptures en métal. Il a également réalisé des films. Il vit et travaille à New York et en Nouvelle-Écosse. Après des études de littérature anglaise, il étudie les beaux-arts à l'université de Yale entre 1961 and 1964. Pour financer ses études d'art, il travaille dans une aciérie, ce qui aura une grande importance dans ses travaux futurs. De même un séjour à Paris en 1965 où il travaille à l'Académie de la grande chaumière lui permet de découvrir et d'admirer l'œuvre de Brancusi : « c'est là que s'est produit mon passage vers la sculpture ». Il expose pour la première fois à Rome en 1966. Il retourne à New-York fin 1966 où il vit et travaille. Les premières œuvres réalisées par Serra sont des projections de métal fondu sur les murs et sont directement influencées par l'expressionnisme abstrait. Mais très vite il se tourne vers le minimalisme et des œuvres plus ambitieuses et réalise d'imposantes sculptures en acier corten avec de grandes plaques ou rouleaux d'acier inoxydable, posées en équilibre sur le sol. Serra applique au pinceau sur les plaques une solution qui leur donne un aspect de rouille. Il peut ainsi contrôler la couleur de ses sculptures avant de stopper la corrosion. Il met en scène le poids des lourdes plaques comme une épreuve de force dramatique imposée au fer, à l’acier, au plomb et transpose ainsi en qualités plastiques le poids, les masses, la pesanteur et leur développement vers l'orientation, le déroulement, l'horizon. Les sculptures permettent une vision nouvelle d'un lieu et participent à un subtil dialogue avec leur environnement. Les jeux d'équilibre, le poids de l'acier et la hauteur des plaques créent pour le spectateur – qui peut souvent circuler entre celles-ci – un sentiment d'insécurité et de petitesse, nuancé par la beauté de la couleur de la rouille ou les perspectives offertes par les lignes courbes, élancées et pures des plaques en équilibre avec leur environnement. Serra travaille également sur le cube. Sollicité au monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse, il préfère pour ne pas rivaliser avec "l'objet parfait" que constitue l'église s'inscrire dans un intérieur-extérieur, un des cloitres du monastère. Echo des tombeaux du couple princier à l'origine du lieu, deux blocs d'acier corten incitent le visiteur à renouer avec la déambulation spirituelle. Le cube posé sur la place de l'église de Chagny (Saône-et-Loire) est un autre exemple de son travail. En effet, les formes simples du cube répondent à la simplicité de l'architecture cistercienne de l'église, tandis que la couleur rouille de l'acier répond aux briques des toits de la place. Un temps installée au parc de Choisy à Paris, "Clara-Clara", initialement prévue en 1983 pour la perspective des Tuileries a disparu. Cette œuvre est représentative des jeux d'équilibres et des perspectives entre de longues plaques d'acier. Son actuel emplacement, dans un lieu fermé qui limite la force de l'œuvre, montre bien que les sculptures de Serra sont indissociables du lieu pour lequel elles ont été créées. Les œuvres de Richard Serra ont souvent suscité des réactions violentes. Ce fut le cas en France à Chagny. La polémique la plus connue est celle suscitée dans les années 1980 à New York autour de sa sculpture monumentale, Tilted Arc. Suite à une pétition des riverains, et malgré les protestations de l'artiste, cette œuvre fut démontée en 1989.
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