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| - Philippe Caubère est un comédien, auteur, metteur en scène français. Philippe Caubère est né le 21 septembre 1950, à Marseille et sera, entre 1971 et 1976, un des piliers du Théâtre du Soleil sous la direction d'Ariane Mnouchkine, avant de voler de ses propres ailes, non sans avoir goûté au « système » du théâtre « normal », mais qui ne lui semble visiblement pas normal... Il improvise, écrit, joue et met en scène la Danse du Diable, prologue à la saga Le Roman d'un Acteur (avec l'aide au début de Jean-Pierre Tailhade, puis de Clémence Massart, son ex-compagne dans la vie et au Théâtre du Soleil, celle de son frère Pascal, et par la suite l'aide de Véronique Coquet). Le Roman d'un Acteur, composée de onze spectacles de 3 heures chacun, est une immense œuvre autobiographique, qui raconte la vie du jeune Ferdinand Faure depuis l'enfance (la Danse du Diable) jusqu'à la décision, après avoir quitté le Théâtre du Soleil et le théatre subventionné "classique", d'écrire et de monter lui-même ses spectacles (le Bout de la Nuit). Philippe Caubère a alors la trentaine. L'auteur Caubère ne renie pas les influences de Proust, de Balzac, de Céline, comme celles de la commedia dell'arte et de Fellini : l'ampleur de l'œuvre, le monde qu'elle met en scène (les années 70), la multitude de personnages peuvent donner le vertige, surtout lorsqu'on songe qu'après avoir créé les spectacles au fur et à mesure, de 1981 à 1993, il les a ensuite joués en même temps au rythme d'un par jour ! Cela suppose de posséder, outre les déplacements, les effets de mise en scène et la voix et attitude de tous les personnages, près de 36 heures de texte en mémoire ! Mais cet aspect « performance », s'il laisse pantois par ses dimensions herculéennes du point de vue de la mnémonique et de l'endurance physique, n'est évidemment pas l'essentiel. « Le Roman d'un Acteur » est plus qu'un simple marathon théâtral : rappelons néanmoins que le marathon d'origine était une histoire de vie ou de mort... Le ton des spectacles, selon Caubère lui-même, oscille entre Tintin et la tragédie, passant avec une intensité et une précision rares du comique burlesque au pathétique, toujours renforcé et structuré par ce goût de vécu qui irrigue chaque parcelle des spectacles. Philippe Caubère, avec le succès de son premier spectacle, fut très vite considéré comme un comédien virtuose, unique, dont les facultés d'interprétation étaient presque monstrueuses comparées à celles du commun des acteurs. Mais ce talent, irréfutable, ne doit pas masquer celui, non moins négligeable, d'auteur et de metteur en scène. Les textes, à la fois fleuves et travaillés à la syllabe près, sont saisissants de poésie, d'humour, de profondeur. Quant à la mise en scène, elle permet de laisser aux spectateurs à chaque fois le souvenir d'un grand spectacle, alors qu'ils n'ont vu qu'un acteur avec une chaise ! C'est donc un homme de théâtre complet, à qui il n'aurait manqué qu'une troupe pour ressembler définitivement au Molière qu'il avait immortalisé (dans la douleur, comme il le raconte dans les Marches du Palais). Les critiques, y compris de ses plus fervents admirateurs, ne tardèrent pas pourtant à se faire entendre : en 2005, 25 ans après le premier spectacle, Philippe Caubère remet toujours sur le métier l'œuvre-matrice, la Danse du Diable, en repartant des improvisations de l'époque, pour faire de ce spectacle de 3 heures un nouveau cycle, l'Homme qui danse, comprenant cette fois huit spectacles de 3 heures chacun, dont les deux derniers, la Ficelle et la Mort d'Avignon, constituent, de son propre aveu, l'épilogue à une autobiographie théâtrale bouleversante et comique. Dans le film documentaire qui lui est consacré En Plein Caubère, il s'en explique et considère son impossibilité à jouer autre chose et avec d'autres gens une composante incontestable de sa vie, et un besoin vital : si ce besoin rencontre le public, c'est l'idéal. Sinon, rien ne l'empêchera de continuer. Si son public historique peut le regretter, un nouveau public le découvre ainsi : il est toujours aussi nombreux à rire et pleurer aux aventures de Ferdinand Faure, 25 après sa naissance... Les spectacles de Philippe Caubère ont été filmés — à l'exception de la Danse du Diable, enregistrée et diffusée sous forme de cassette audio/livret — et certains (pas tous, pas encore) ont été diffusés en DVD. Il s'agit des spectacles suivants, qui correspondent à la première moitié du Roman d'un Acteur, l'Âge d'Or, qui raconte la période du Théâtre du Soleil : L'Âge d'Or :
* Les Enfants du Soleil
* Ariane ou l'Âge d'Or I : la Longue Marche
* Ariane ou l'Âge d'Or II : Jours de Colère
* La Fête de l'Amour
* Le Triomphe de la Jalousie
* Les Marches du Palais La Belgique :
* Le Chemin de la Mort (novembre 2006)
* Le Vent du Gouffre (novembre 2006)
* Le Champ de Betteraves (septembre 2007)
* Le Voyage en Italie (septembre 2007)
* Le Bout de la Nuit (septembre 2007) Les spectacles de la deuxième moitié de La Belgique, racontent la découverte du métier d'acteur hors du cocon du Soleil, dans une compagnie belge perdue dans l'étrange plat pays, et qui prépare un spectacle pour le Festival d'Avignon.
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