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| - Daniel Firman plasticien contemporain français, né en 1966 à Bron. La production de Daniel Firman présente aussi bien des sculptures grandeur nature obtenues par moulage que des installations de néons de couleur. Daniel Firman est représentatif d'une nouvelle génération qui veut faire tomber du mur l'œuvre d'art et désacraliser la sculpture. Pour cela il l'allonge par terre dans l'idée de renvoyer à l'angoissante condition de l'humain. Daniel Firman s’emploie à définir une position qui relève globalement de la sculpture dans une conception élargie, en privilégiant le rapport entre le corps et son espace environnemental. Cette attitude prend acte de toutes les réflexions qui ont été menées avant lui sur le processus et le matériau mais établit également une distance radicale avec ce qui pourrait le ramener aux lois d’un genre. Il construit ainsi, pièce après pièce, une méthode d’investigation et de production qui lui permet simultanément d’explorer les conditions de sa propre dynamique constitutive, principalement à partir des effets de projection de son propre corps. La notion esthétique ne peut trouver sa place que dans l’évaluation d’une lisibilité et d’une justesse qui résultent de l’adéquation entre le matériau, le geste constructif, le propos qui l’a engagé et l’épreuve sensorielle qui l’a porté jusqu’à son achèvement. L’artiste utilise d’une grande diversité d’outils : du plus primaire, celui de la performance et du modelage, au plus distancié, la photographie, l’image électronique, le tube au néon et du plus solide, au plus matériellement ténu, la délocalisation d’un son. Tantôt c’est l’architecture qui est remodelée, par le corps en mouvement (Appartement/Galerie – Plan mémoire E, 1998), tantôt le corps, assigné à une place strictement déterminée, définit lui-même les limites de son propre espace (Mouvement, 1998). Mouvement, 1998, réalisée lors d’une résidence à Moly-Sabata, s’élabore au cours d’une longue performance dans laquelle l’artiste cerne peu à peu son espace vital d’une paroi de terre humide, jusqu’à se trouver totalement inclus dans une espèce de cocon. Habitacle façonné autour du corps érigé, qui donne une forme concrète et close à la périphérie, aux confins de l’espace tactile. À son premier stade, la sculpture est donc interne. La deuxième étape, celle du moulage, consistera à la révéler sur une forme externe. Processus d’inversion : la forme pénétrable constituée par la poussée intérieure, devient une forme close qui ne peut plus se percevoir que de l’extérieur. Un objet énigmatique que nous ne pouvons plus pénétrer, mais qui nous révèle simultanément un dehors et un dedans. Celui de l’espace investi par le corps, mais aussi celui sur lequel est bâti le corps. Sculpture visuelle et sonore, Gathering, 2000, autoportrait de l’artiste en sculpteur, s’inscrit dans une réflexion récurrente de Daniel Firman sur le double mouvement “rassemblement-dispersion” (en anglais, Gathering-Scattering) qui est lié à la respiration, à la danse et au rapport du corps dans son environnement immédiat. Le corps agit ici comme un aimant, il rassemble autour de lui (comme la gaine du trichoptère) les outils (prolongement des membres) qui lui permettent de modeler le monde qui l’entoure et le cerne.
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