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| - Broken Circle est une réalisation de land-art de l'artiste américain Robert Smithson Cette œuvre se situe aux Pays-Bas, à Emmen. Elle a été commandée pour l'exposition internationale temporaire « Sonsbeek 71 ». Smithson ayant pris conscience qu'il était préférable de ne pas déranger l'agriculture dans un pays aussi densément peuplé, il obtient de construire son œuvre sur une carrière désaffectée. Cela correspond d'ailleurs à son penchant pour les lieux dits entropiques. Pendant les travaux pour aplanir le terrain, Smithson extrait un énorme rocher. Il prévoit d'abord de s'en débarrasser car il constitue un point focal indésirable à l'œuvre. Mais l'entreprise se révèle compliquée par la masse du rocher. Ce n'est qu'un peu plus tard que Smithson décide de conserver le rocher qui confère à l'œuvre une dimension temporelle puisqu'il est un témoin d'un âge reculé de la terre. Par ailleurs, in contribue à faire coïncider l'œuvre avec son environnement puisqu'on trouve dans la région des tombes primitives, nommées "lits des Huns", construites avec de tels rochers. Broken Circle est une avancée de terre positive, tournant dans le sens des aiguilles d'une montre. Le Cercle Brisé est une sorte d'impossibilité puisque le ciel se réfléchit sur la terre. Smithson est d'ailleurs fasciné par les miroirs, leur dédoublement et leur redoublement. L'œuvre fait référence aux digues construites par les hollandais et devrait correspondre au site et à son inscription dans le pays ainsi qu'à sa mémoire. En effet, an 1953, la Hollande, dont le plat pays est situé sur le delta de trois fleuves, est durement touchée par un raz-de-marée doublé d'une tempête, faisant près de 1800 morts et recouvrant 150 000 hectares de terre. Le "plan Delta" est alors mis en œuvre afin de reconstruire les digues et de protéger le pays. Smithson montre un grand intérêt pour les problèmes d'échelle. Broken Circle, de même que Spiral Hill, ou que Spiral Jetty avant elles, supposent un point de vue en surplomb pour être vues dans leur ensemble. . « La taille détermine un objet, mais l’échelle détermine l’art. (…) L’échelle dépend de la capacité de chacun à prendre conscience des réalités perceptives. Quand on refuse de dégager l’échelle de la taille, on reste avec un objet ou un langage qui apparaît certain. Pour moi l’échelle agit grâce à l’incertitude. » (Smithson). On remarque le jeu entre Broken Circle, invisible de loin pour qui se trouve à son niveau, et l'élévation de Spiral Hill. Bien qu'elle ait d'abord été construite pour être temporaire, la population locale demande à ce qu'elle devienne permanente. Smithson rédige alors une série de recommandations afin que son oeuvre survive correctement à l'épreuve du temps. Toutefois, elle n'a aujourd'hui plus la forme d'autrefois. L'eau du lac recouvre plus ou moins la jetée, alors que la colline de Spiral Hill est quant à elle recouverte de plantes persistantes.
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