rdfs:comment
| - Par une nuit agitée de 1968, George H. Heilmeier revêt, dans une pénombre qui cache les traits de son visage, sa blouse blanche tachée de liquide incongru. La faible lueur de la pleine lune qui arrive à percer à travers les épais nuages d'orage est le seul éclairage du grenier. Cette lueur pénètre à travers les multiples percées effectuées dans le toit par Igor, le dévoué serviteur de Heilmeier. Le vent s'engouffre par bourrasque, emportant avec lui des fines gouttelettes de la tempête maintenant toute proche. Mais le professeur Heilmeier n'en a cure. Il bondit tel un animal désincarné d'un étrange instrument électronique à l'autre, sous le regard inquiet d'Igor qui s'est réfugié près de l'escalier. Le brouhaha du tonnerre grondant ne couvre pas les cris d'excitation du scientifique qui se
|
abstract
| - Par une nuit agitée de 1968, George H. Heilmeier revêt, dans une pénombre qui cache les traits de son visage, sa blouse blanche tachée de liquide incongru. La faible lueur de la pleine lune qui arrive à percer à travers les épais nuages d'orage est le seul éclairage du grenier. Cette lueur pénètre à travers les multiples percées effectuées dans le toit par Igor, le dévoué serviteur de Heilmeier. Le vent s'engouffre par bourrasque, emportant avec lui des fines gouttelettes de la tempête maintenant toute proche. Mais le professeur Heilmeier n'en a cure. Il bondit tel un animal désincarné d'un étrange instrument électronique à l'autre, sous le regard inquiet d'Igor qui s'est réfugié près de l'escalier. Le brouhaha du tonnerre grondant ne couvre pas les cris d'excitation du scientifique qui se rapproche inéluctablement de sa plus grande découverte. Les pointes d'acier qui jaillissent vers le ciel sont prêtes, reliées à la table de travail par de lourds câbles torsadés. Heilmeier s'approche de cette table justement. Sur celle-ci, un commutateur rouillé, que le professeur actionne d'un geste sec et précis. Et à côté, la chose. L'invention de George. Le travail de toute une vie. Un afficheur à cristaux liquides. Et soudain, cela se produit. Dans un grand fracas et un éclair aveuglant, une décharge électrique sans précédent, issue de la foudre qui vient de s'abattre sur les pointes d'acier, parcourt les câbles jusqu'à la création du professeur. S'en suivit un instant de silence au cours duquel on put entendre comme un souffle de vie. Le professeur Heilmeier s'approche de la table, suivi par son second Igor. En face de lui, sous ses yeux ébahis, le miracle s'est accompli. La tablette d'affichage illumine l'inscription: "88888888". « Vivant ! Il est vivant ! » s'écria alors, en cette nuit de 1968, le professeur George H. Heilmeier, dans une joie proche de la folie. « Euh ? Y en a un qu'est cassé, msieur », déclara alors Igor. « Bordel ! Un pixel mort ! 'Fait chier ! ».
|