abstract
| - Patricia Piccinini travaille depuis les années 1990 aux rapports entre la nature, les sciences et les biotechnologies. Quoiqu'étant d'une sensibilité proche des bio-artistes, elle ne travaille pas à partir du vivant, mais à partir des représentations du vivant et de leur réception, à travers l'imagerie numérique en particulier. Des sculptures hyperréalistes de créatures imaginaires, une souris - bien réelle - avec une oreille vivante implantée dans le dos, sur l'épaule d'une mannequin, sont quelques-unes des façons dont Piccinini brouille les pistes. Sans inséminer de jugement particulier dans ses œuvres, elle parvient toutefois à susciter un malaise tangible à travers des travaux qui hésitent entre anticipation et science-fiction. Dans "Still Life with stem cells", photo numérique, une petite fille joue avec des ergots en silicones qui ressemblent comme deux gouttes d'eau au 'pod' de David Cronenberg ; ces ergots sont inspirés des formes de figures embryonnaires, à la fois repoussantes et sympathiques. Dans "Synthetic Organism", une créature du même acabit est photographiée dans des photos de genre amateur, qui lui donnent une vie et une expressivité "réelles".
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