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| - D'aucun s'écriera, scandalisé à la lecture de cet article, que l'on ne dit plus MST mais IST, rapport au terme honteux de maladie, qu'il est socialement plus adéquat de proscrire de son vocabulaire depuis l'invention du Prozac. À ceux-là je répondrai par la célèbre maxime de Patrick Sébastien : « Ce n'est pas la bombe atomique qui peut tuer le maximum de gens en un minimum de temps... C'est le préservatif. » D'aucun s'écrira d0k1 OLOLOLOOLL en langage Kévin. MST est un sigle obscur datant approximativement de l'accession de Roselyne Bachelot à la fonction de Ministre de la Santé, c'est à dire il y a bien longtemps, ou jadis, c'est comme tu veux cher lecteur. Lorsque nos ancêtres léchaient encore goulûment l'arrière-train de leurs animaux de compagnie sans arrière-pensée lugubre ni cancer du pédé, ces maladies au caractère honteux étaient joliment métaphorisées en vénériennes, du mot Venus, déesse des rapports oro-génitaux ou planète froide et hostile, au choix. Une MST (notez que ce sigle est du genre féminin) est une sorte de petit cadeau particulier que l'on peut - ou pas, c'est le grand loto de la vie - se refiler entre amis. Particulier car quand vous avez refilé votre propre MST, vous ne vous en séparez pas pour autant. Elle est pas belle la vie ? Certains penseurs modernes qu'il est de bon ton de citer dans l'alcôve molletonnée des salons les plus courus de la capitale se plaisent à imaginer que les MST sont le fruit d'un complot extra-terrestro-maçonnique (ou maçonno-extra-terrestre, je n'ai jamais vraiment saisi la différence) visant à infirmer la Vérité du Seigneur qui guide et illumine nos pas de pauvres pêcheurs. Mais la réalité des MST dépasse la fiction que ces fortunés énergumènes s'évertuent à inventer pour s'illusionner à loisir, tout là-haut-là-haut dans leur tour d'ivoire construite à grands coups de délocalisations et de plans sociaux ; oui, disais-je avant que cette sordide logorrhée anarcho-syndicaliste n'interrompe le flot de nectar philosophique qu'est ma pensée, la réalité dépasse en bref et souvent la fiction : « allo docteur, ça brûle quand je fais pipi ! » Je le comprends aisément ! Qui ne s'est jamais réveillé la tête entre les deux seins d'une pute morte ? Qui n'a jamais éprouvé une tendresse incommensurable à regarder son bichon faire sa grosse commission sur le trottoir ? Qui n'a jamais pris un enfant par la main ? Que celui-ci me jette la première pierre. Il se prendra néanmoins une bonne rafale de phalanges dans sa sale gueule de con pour avoir osé prétendre que fourrer l'anus de sa belle-mère septuagénaire puis se torcher le gland sur ses rideaux n'est PAS le fantasme numéro un des français.
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