"Il ouvrit les yeux, priant pour trouver le repos. Il vit alors la main violette d\u2019un elfe de la nuit qui se tendait vers lui. \u00AB Laissez-moi vous aider, seigneur Griset\u00EAte. Vous avez \u00E9t\u00E9 tr\u00E8s \u00E9prouv\u00E9, en ces jours troubl\u00E9s. \u00BB Talar Ch\u00EAneserre parlait doucement, mais Genn savait parfaitement qu\u2019il ne fallait pas commettre l\u2019erreur de prendre l\u2019affabilit\u00E9 de l\u2019elfe de la nuit pour de la faiblesse. Talar \u00E9tait grand, et portait une armure de cuir orn\u00E9e et des robes de soie d\u2019une couleur que Genn n\u2019avait jamais vue auparavant : un bleu, ou peut-\u00EAtre un vert, il n\u2019aurait su le dire. Des plumes magnifiques \u00E9taient suspendues au grand b\u00E2ton que Talar tenait dans son autre main. Genn contempla la main offerte pendant un bref instant. \u00AB Ce vieux roi n\u2019a pas besoin de votre aide, ou de celle de quiconque, pour quitter son lit, Talar Ch\u00EAneserre. Je suis encore capable de me lever seul. \u00BB Il se redressa difficilement, acceptant les ondes de douleur qui lui vrillaient le dos. Talar remarqua la grimace de Genn, et tenta de dissimuler sa frustration avant de reprendre la parole. \u00AB J\u2019apporte une nouvelle fois de mauvaises nouvelles, honorable roi. Nous avons besoin de vous sur le pont... Tout danger n\u2019est pas encore \u00E9cart\u00E9 ! \u00BB \n* * * Les flammes des torches vacillaient, d\u00E9formant les ombres sur les murs de granit des appartements des invit\u00E9s royaux de Lordaeron. Genn et plusieurs nobles giln\u00E9ens parmi les plus influents avaient r\u00E9pondu \u00E0 l\u2019appel du roi Terenas, invitant les seigneurs d\u2019Azeroth \u00E0 le rejoindre d\u2019urgence. Quelques heures auparavant, ils avaient appris la conqu\u00EAte de Hurlevent par la Horde des orcs, et ils savaient d\u00E9sormais que des temps sinistres les attendaient. Apr\u00E8s un d\u00EEner poli en compagnie des diff\u00E9rents rois, Genn s\u2019\u00E9tait retir\u00E9 dans sa suite pour consulter ses compatriotes. Il n\u2019avait pas fallu longtemps pour que les disputes commencent. \u00AB Ces maudits b\u00E2tards verts pourraient tr\u00E8s bien se retrouver \u00E0 notre porte si nous ne r\u00E9agissons pas, seigneur Griset\u00EAte. Nous devrions rejoindre cette Alliance. Nous devons faire tout notre possible avant que ces monstres ne d\u00E9vastent les terres d\u2019un autre royaume, et envahissent le n\u00F4tre. \u00BB Le seigneur Crowley \u00E9tait un homme intelligent, plus jeune que Genn, et un peu moins au fait des subtilit\u00E9s politiques. Mais beaucoup pensaient que ce jeune noble avait un brillant avenir. Il tentait de convaincre les seigneurs assis \u00E0 la table avec une ferveur rarement vue, except\u00E9 chez Griset\u00EAte lui-m\u00EAme. \u00AB Tout \u00E0 fait, Crowley. Je comprends vos craintes, soyez-en assur\u00E9. Mais ces... orcs... comme on les appelle, ne se sont jamais approch\u00E9s de nos terres. Pas une goutte de sang giln\u00E9en n\u2019a \u00E9t\u00E9 vers\u00E9e. Mon c\u0153ur saigne pour Hurlevent, pour le jeune prince Varian et ce h\u00E9ros, Lothar. Je l\u2019avoue bien volontiers. Mais devrais-je condamner mon peuple \u00E0 un destin semblable ? Est-ce que la vie d\u2019un seul Giln\u00E9en doit \u00EAtre sacrifi\u00E9e pour une cause qui ne le concerne pas ? \u00BB. Genn \u00E9tait passionn\u00E9. Ce p\u00E9ril orc \u00E9tait nouveau et \u00E9trange, mais il n\u2019\u00E9tait pas certain qu\u2019il constitue une menace que son peuple travailleur ait du mal \u00E0 circonvenir seul. Les orcs n\u2019\u00E9taient que des brutes, apr\u00E8s tout. Des demi-\u00EAtres. Des monstres. \u00AB Sire, comme vous nous l\u2019avez expliqu\u00E9, les autres nations semblent \u00EAtre tout \u00E0 fait d\u2019accord pour unir leurs forces. Si Trollemort, Perenolde et les autres s\u2019engagent dans cette alliance, je ne sais pas si nous pourrons continuer \u00E0 nous consid\u00E9rer comme des voisins ou des amis si nous ne les rejoignons pas, \u00BB continua Crowley. Genn comprit pourquoi ce jeune homme \u00E9tait tant aim\u00E9. Il parlait avec vigueur et conviction. Il ne se lan\u00E7ait pas dans d\u2019habiles man\u0153uvres politiques, c\u2019\u00E9tait juste d\u2019un homme concern\u00E9 par le sort de ses fr\u00E8res. Genn le respectait pour cela, m\u00EAme s\u2019il consid\u00E9rait qu\u2019il se trompait. Crowley ne pouvait pas comprendre la folie de ses sentiments, et de ce qu\u2019ils risquaient de provoquer. Il ne voyait pas que son propre peuple devait \u00EAtre pris en compte avant toute autre chose. Il \u00E9tait jeune, et n\u2019avait que r\u00E9cemment rejoint ses pairs. \u00AB Mon p\u00E8re n\u2019a jamais pens\u00E9 que l\u2019avenir de notre royaume \u00E9tait li\u00E9 aux orientations de Lordaeron, de Stromgarde et d\u2019Alterac. Certains sont forts, seigneur Crowley, et d\u2019autres sont faibles. C\u2019est ainsi que tourne le monde. Nous autres Giln\u00E9ens sommes forts, et les Giln\u00E9ens doivent d\u2019abord et avant tout veiller sur leur meute. \u00BB Genn les avait dans sa main. Il voyait les nobles hocher la t\u00EAte. Il les voyait imaginer les premiers rapports venant des lignes de front, les cris des m\u00E8res qui avaient perdu leurs fils. Il les voyait peser r\u00E9ellement le prix en vie des exigences de Terenas et de Lothar."@fr . "Histoire de Genn Griset\u00EAte (Page 2)"@fr . . . "Il ouvrit les yeux, priant pour trouver le repos. Il vit alors la main violette d\u2019un elfe de la nuit qui se tendait vers lui. \u00AB Laissez-moi vous aider, seigneur Griset\u00EAte. Vous avez \u00E9t\u00E9 tr\u00E8s \u00E9prouv\u00E9, en ces jours troubl\u00E9s. \u00BB Talar Ch\u00EAneserre parlait doucement, mais Genn savait parfaitement qu\u2019il ne fallait pas commettre l\u2019erreur de prendre l\u2019affabilit\u00E9 de l\u2019elfe de la nuit pour de la faiblesse. Genn contempla la main offerte pendant un bref instant. \n* * *"@fr .